L’idée initiale du projet m’est venue il y a trois ans après avoir participé à une formation dispensée par un expert de danse spirituelle pendant laquelle nous devions nous mettre dans la peau d’un animal de notre choix. J’ai choisi l’âne. Je me suis complétement approprié l’animal et me suis retrouvé en lui. Cette expérience a été une découverte sur moi-même, qui a fait mûrir en moi le désir de la traduire en un projet artistique afin de reconsidérer et rendre hommage à cet animal qui depuis des siècles est, tout autant le compagnon que la risée et l’esclave de l’homme.
Ce n’est que cette année que j’ai commencé à faire des essais et concrétiser mon projet. J’ai développé le personnage « d’humain-âne » : un seul et unique personnage dissimulé sous un masque d’âne.
A partir du mois de mars 2019 avec le confinement imposé à cause de l’épidémie du covid-19, j’ai senti l’espace de mon appartement m’envahir et s’imposer comme mon unique territoire autorisé où je pouvais être soit libre soit prisonnier. Les seules sorties autorisées devant se faire dorénavant avec le port d’un masque, mon masque d’âne m’est apparu comme étant un rempart contre l’anonymisation collective de la planète. J’ai donc décidé de réaliser une photographie par jour, avec la tête d’âne et avec les moyens du bord et la poster sur les réseaux sociaux afin que chacun et chacune puisse se reconnaitre.